mercredi 17 septembre 2008

[Un jour, une histoire...]

_Et une journée de cours supplémentaire. Quelques heures de calvaires en plus, avec notamment un cours d'économie affligeant, comme d'hab. Pas franchement la faute du prof, mais plutôt celle du programme et des élèves pseudo-fachos avec qui j'ai été casé. Je suis sûr que d'ici quelques jours j'aurais plus de distance, mais pour l'instant je me prend tout comme une claque dans la figure, que ce soit ma classe complètement immature, mes profs souvent nevrosés et parfois démago (ceux qui tentent de faire des blagues afin de captiver les neuneuds de la classe) et le désastre administratif qui caractérise mon étalissement.

Les belles années lycée, c'est pas encore ça.

lundi 15 septembre 2008

Anywhere I Lay My Head, Scarlett Johansson, 2008

_Muse Allenienne, actrice charismatique et sex-symbol; pour devenir une artiste complète, il ne restait plus à Scarlett Johansson qu'à s'essayer à la musique. Et comme une jeune femme bien carossée se doit, dans notre monde moderne, de toucher à tout pour ne pas passer pour une péripatéticienne de luxe, c'est désormais chose faite. Cest donc accompagnée de David Andrew Sitek, membre du groupe TV On The Radio, que la starlette se lance dans une relecture contemporaine de plusieurs titres post 80's experimental du monstre sacré qu'est Tom Waits.

_Ambitieuse sur le papier, l'idée de mêler l'image d'une star hollywoodienne à celle d'un génie de la musique à de quoi fasciner. Mais qu'en est-il au final? Et bien rien de si catastrophique que l'a annoncé la presse dans un élan d'élitisme démesuré: Juste une grand simplicité caché derrière une production sophisitiqué.

_Malgré tout, admettons que les arrangements, notamment ceux qui habillent la voix de la chanteuse (quelques mauvaise langue vous diront qu'il s'agit là d'une ruse servant à masquer les inaptitudes de la blonde) ont de quoi déstabiliser. Si la richesse de cette instrumentalisation laisse parfois à désirer, elle ne dénaturera jamais sans but ni sans réflexion aucune l'oeuvre de Tom Waits. Et c'est là que se situe le point fort de cet album, qui, même si il manque par nature de charisme, trouvera toujours le moyen de revoir en profondeur chaque piste sans jamais prendre de libertés qui pourraient en modifier le contenu.

_Le reste est somme toute d'honnête facture: notamment en ce qui concerne l'humble prestation vocale qui trouve sans cesse écho dans une instrumentalisation généreuse, faisant de ce coup d'essai un album modeste plus que mauvais, qui dénote une ambition certaine chez la jeune actrice dans le domaine musical. Même si le résultat manque de punch et de personnalité (évidemment, vu qu'il s'agit de reprise), il ne manque jamais d'inventivité bien placée. De quoi se satisfaire en attendant mieux.

[Un jour, une histoire...]

_Et aujourd'hui, mon cour de physique. Pourquoi? Parce que c'était particulièrement chiant. Mon prof y met sûrement du sien pour y mettre les formes, mais rien à faire, sa voix terriblement monocorde nous endort tous. Et quand il commence à crier, on comprend plus rien. Tout ça juste pour un petit message de soutient à nos amis de S et autres filières scientifiques qui supportent 5 heures de cours de ce type par semaine, ainsi que les fayots avec les lequels la société de consommation les a casés (car si un filière scientifique, c'est le top niveau étude, c'est aussi le plus ringard niveau vie sociale: il faut vraiment le voir pour le croire, tout ces petits maigres avec des lunettes loupes et des blouses blanches).

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_La question du jour: est-il décent de demander à un inconnu son appartenance religieuse dans la rue?

_Le mot égocentrique du jour: Mon éruption de bouton mensuel me pousse de plus en plus vers le côté obscur de la force, le geekisme (ça existe ce mot?).

dimanche 14 septembre 2008

My Blueberry Nights, Wong Kar-Wai, 2007

_Wong Kar-Wai, réalisateur bien connu de In the mood for love ou encore 2046, signe ici son premier film en Anglais. Raccourci d'une bonne vingtaine de minutes pour sa sortie en salle -peut être un peut par dépit suite aux critiques partagées-, My blueberry nights semble avoir suivit l'évolution de son cinéaste. Il en résulte un film et une mécanique cinématographique plus simple que ce à quoi Wong Kar-Wai nous avaient habitués jusqu'ici. Une impression qui provient peut-être du fait que le cadre général du film se situe à des années lumières des chinoiseries dépaysantes des précédentes oeuvres du cinéaste, mais qui ne masque en rien la sobre qualité de ce nouveau long-métrage.

_Après une rupture difficile, Elizabeth quitte sa ville, son confort et un nouvel ami. Occupant des emplois de serveuses aux quatres coins des Etats-Unis, elle fait la rencontre de personnes, qui, comme elle, recherchent la solitude ou la subissent. Tant de destins qui pourraient peut être la convaincre de revenir sur ses pas afin de renouer avec le passé, et ainsi, qui sait, se construire un avenir.

_Que ce soit en s'appuyant sur ses acteurs ou sur son chef opérateur, Wong Kar-Wai appréhende chaque détail de son long-métrage de façon passionée. Qu'il s'agisse de la cohérence des couleurs, de l'habillage musical ou de l'enchaînement des plans au sein du montage, le metteur en scène se veux extrêmement minutieux. Un sens du détail et de l'éstéthique qui se traduit dans chaque plan, faisant de My blueberry nights un film formellement magnifique. Le jeux d'acteurs n'est d'ailleurs pas en reste, qu'il s'agisse de la fragile Norah Jones, qui fait ici ses premiers pas à l'écran, ou des superstars confirmées comme Jude Law, Natalie Portman ou Rachel Weisz. Une perfection qui réduit à peau de chagrin les éventuels reproches pouvant décemment être faits à My blueberry nights.

_Certains y verront une bluette, d'autres un chef d'oeuvre unique en son genre. My blueberry nights ne plaira clairement pas tout le monde, ce qui n'empêchera à personne de reconnaître qu'à défaut de pouvoir faire mieux, Wong Kar-Wai à au moins compris qu'il pouvait faire autre chose. Face aux Spielbeg et autres Lucas qui n'ont pas peur de nous décliner en trente-six épisodes la même soupe, il faut admettre que cette petite remise en question vaut à elle seule le détour. Avis aux amateurs.

Mysterious Skin, Gregg Araki, 2004

INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS

_Film à la structure et à la psychologie farouche, Mysterious Skin tente de saisir la complexité des réactions de deux adolescents fondamentalement opposés face au même traumatisme: l'un s'enfonçant dans une sexualité destructrice, l'autre dans le déni. Face à un tel spectacle, il appartient au spectateur de ne pas se méprendre sur la violence du propos, ni sur l'impact que celui-ci peut avoir, malgré une représentation quelque peut extrême du désir qui pourrait pousser à occulter le film dans toute sa profondeur. Porté par une poésie statique et une mise en scène aérienne, Mysterious Skin élève le 7ème art au rang d'expérience, dont le spectateur serait le plus sensible des cobayes, confronté à l'écho de ses propres actes sur une jeunesse dont il se plaint sans cesse. Ou quand toutes les hyperboles nous dépassent.