dimanche 14 septembre 2008

My Blueberry Nights, Wong Kar-Wai, 2007

_Wong Kar-Wai, réalisateur bien connu de In the mood for love ou encore 2046, signe ici son premier film en Anglais. Raccourci d'une bonne vingtaine de minutes pour sa sortie en salle -peut être un peut par dépit suite aux critiques partagées-, My blueberry nights semble avoir suivit l'évolution de son cinéaste. Il en résulte un film et une mécanique cinématographique plus simple que ce à quoi Wong Kar-Wai nous avaient habitués jusqu'ici. Une impression qui provient peut-être du fait que le cadre général du film se situe à des années lumières des chinoiseries dépaysantes des précédentes oeuvres du cinéaste, mais qui ne masque en rien la sobre qualité de ce nouveau long-métrage.

_Après une rupture difficile, Elizabeth quitte sa ville, son confort et un nouvel ami. Occupant des emplois de serveuses aux quatres coins des Etats-Unis, elle fait la rencontre de personnes, qui, comme elle, recherchent la solitude ou la subissent. Tant de destins qui pourraient peut être la convaincre de revenir sur ses pas afin de renouer avec le passé, et ainsi, qui sait, se construire un avenir.

_Que ce soit en s'appuyant sur ses acteurs ou sur son chef opérateur, Wong Kar-Wai appréhende chaque détail de son long-métrage de façon passionée. Qu'il s'agisse de la cohérence des couleurs, de l'habillage musical ou de l'enchaînement des plans au sein du montage, le metteur en scène se veux extrêmement minutieux. Un sens du détail et de l'éstéthique qui se traduit dans chaque plan, faisant de My blueberry nights un film formellement magnifique. Le jeux d'acteurs n'est d'ailleurs pas en reste, qu'il s'agisse de la fragile Norah Jones, qui fait ici ses premiers pas à l'écran, ou des superstars confirmées comme Jude Law, Natalie Portman ou Rachel Weisz. Une perfection qui réduit à peau de chagrin les éventuels reproches pouvant décemment être faits à My blueberry nights.

_Certains y verront une bluette, d'autres un chef d'oeuvre unique en son genre. My blueberry nights ne plaira clairement pas tout le monde, ce qui n'empêchera à personne de reconnaître qu'à défaut de pouvoir faire mieux, Wong Kar-Wai à au moins compris qu'il pouvait faire autre chose. Face aux Spielbeg et autres Lucas qui n'ont pas peur de nous décliner en trente-six épisodes la même soupe, il faut admettre que cette petite remise en question vaut à elle seule le détour. Avis aux amateurs.

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